Depuis son premier disque dédié à Bach, qui révéla un jeune artiste audacieux, le pianiste David Fray est plusieurs fois retourné à la musique du Kantor de Leipzig sous différentes formes, concertos, piano solo ou récemment en musique de chambre avec Renaud Capuçon. Car il a d’instinct une affinité avec cette musique qu’il sait faire chanter. Il y revient une nouvelle fois pour une œuvre monumentale, un grand voyage au piano qui garde tous ses secrets. Les Variations Goldberg, œuvre immense par sa richesse foisonnante, ont en effet une place à part dans l’œuvre de Bach : nombre de pianistes s’y confrontent, comme si les 30 variations de cette œuvre révélaient au fil du temps une petite partie de leur âme. C’est aussi le cas de David Fray, dont l’approche pianistique si riche et colorée nous interpelle chacun personnellement. Comme il le dit si bien : « Quand après ces 30 métamorphoses ou transformations le thème réapparaît dans sa nudité originelle, l’auditeur voit instantanément défiler en filigrane ces 30 épisodes successifs, comme peut-être, arrivés à la fin du voyage, nous voyons notre propre existence se présenter devant nos yeux en accéléré. La sérénité qui s’en dégage, et qui surprend toujours, est celle de l’accomplissement, d’un ordre retrouvé. »