Theodora de Haendel est l'avant dernier opéra du compositeur, composé en 1749 par un Haendel aveugle, qui devra cesser de composer avec son dernier chef-d’œuvre Jephta. Theodora affirme l’émergence de l’opéra anglais, fondé sur des épisodes bibliques et dont le propos moralisateur, l'exaltation patriotique, la splendeur chorale alliée à une vocalité exubérante directement issue de l'opéra, ne pouvaient que conquérir la classe moyenne bourgeoise, commerçante et éclairée de l'Angleterre géorgienne. Theodora est le seul oratorio de Haendel fondé sur un sujet chrétien, tiré d'une pièce de Corneille et d'un roman de Robert Boyle adaptés en livret par Thomas Morell. L'histoire du martyre de la jeune princesse d'Antioche et de l'officier romain Didymus, de leurs chastes amours et de leur foi inébranlable, se coule sans effort dans un cadre dramatique découpé en actes et en scènes et dans l'alternance propre à l'opéra de récitatifs, d'airs et de duos caractérisés. Warner Classics réédite à petit prix la version légendaire de William Christie, avec Sophie Daneman, Richard Croft et Nathan Berg.