Avec ce nouvel album Heroes from the Shadows, Nathalie Stutzmann réalise son premier projet avec orchestre pour Erato, à la tête de son ensemble Orfeo 55. Pour cet enregistrement où elle chante et dirige tout à la fois, elle a réuni les plus beaux airs que Haendel a dévolus à des seconds rôles, ces « héros de l’ombre ».
Heroes from the Shadows met en lumière les personnages les plus injustement laissés de côté, d’Arsamene à Zenobia. On découvre ainsi sur ce disque des perles cachées des opéras de Haendel : Cornelia dans Giulio Cesare (‘Son nata’ en duo avec Philippe Jaroussky), le majestueux ‘Pena tiranna’ tiré de Amadigi di Gaula, et le sublime et intime ‘Senti, bell’idol mio’ chanté par Claudio dans Silla.
Nathalie Stutzmann dirige également des sinfonias tirées de Poro, Partenope, Scipione et Serse.
« L’idée de ce programme me taraudait depuis longtemps... En fait, depuis la première fois où j’ai chanté le rôle-titre d’Amadigi. J’étais dans la lumière avec ces grands airs héroïques du personnage, et pourtant je m’extasiais devant la beauté de l’air du second rôle, Dardano, qui chantait « Pena tiranna » et me semblait bien plus intéressant et expressif que la plupart des airs qui m’étaient dévolus ! Étant toujours sollicitée depuis mes débuts pour les rôles phares de contralto dans ces grands opéras, que ce soit Giulio Cesare, Orlando, Radamisto et tant d’autres, je rêvais de pouvoir, ne serait-ce que le temps d’un récital, me plonger avec délice dans les ombres des ouvrages et mettre en lumière ce répertoire de deuxième voire même troisième « plan », comme on dit à l’opéra, et dont le public ne se souvient pas en sortant de la salle, mais qui pourtant l’a bouleversé pendant quelques minutes de parenthèse lors du spectacle. Un peu comme ces acteurs extraordinaires qui jalonnent le cinéma, dont on connaît la voix, le visage, mais dont on peine toujours à retrouver le nom... »
Nathalie Stutzmann